Il est maintenant une évidence que la période que nous venons de traverser a accéléré la transformation de nos modes de vie ainsi que de nos priorités sociétales. Les Français veulent favoriser l’équilibre entre leur vie privée, le temps pour leur famille et leurs amis et adopter un mode de vie plus sain avec une forte volonté d’agir pour la planète. La récente étude publiée par le magazine Challenges, « ce que veulent les Français pour leurs enfants », indique que nos concitoyens sont plus en recherche de la passion et de l’utilité sociale que de la rémunération et de l’assurance de faire carrière. Cette quête de sens relance un fort attrait pour les métiers créatifs, concrets et manuels. Directement interrogés, les jeunes complètent ces propos en affichant une forte envie de se lancer dans l’aventure entrepreneuriale. Ainsi, 61 % des moins de 25 ans déclarent vouloir se mettre à leur compte. Cette aspiration est la traduction d’un certain rejet des grandes entreprises mais aussi une marque d’ambition et de confiance dans l’avenir.
Le Commerce et Associé s’inscrit pleinement dans ces tendances et répond tant à la quête de sens, de valeurs, de taille d’entreprise que d’utilité sociale. Il est de surcroît définitivement ancré dans la sphère entrepreneuriale. Réside malheureusement le très faible attrait pour les métiers du commerce, lié probablement à une pression sociale, à une méconnaissance de ses opportunités et peut-être, aussi, à une certaine réputation de conditions de travail difficiles et de rémunération peu attractive. Ainsi, dans la cote des 40 métiers, seuls les commerces de proximité (boulanger, boucher, caviste) sont mentionnés.
Aucune référence au commerce de détail décorrélé de l’artisanat. Cet état de fait, nous le constatons au quotidien lorsque nous sommes confrontés au recrutement de nouveaux collaborateurs. À l’heure où le service, la personnalisation, l’accueil de nos clients dans nos magasins demeurent l’un des enjeux de notre réussite, il nous faut agir. Nous devons tout mettre en œuvre pour garder et attirer de nouveaux talents, garants de la qualité de nos enseignes, de notre réputation. Du côté de la sphère publique, une vaste campagne de promotion du commerce doit être engagée.
Pour nous, cela passera par la formation que nous devons promouvoir, par un management exemplaire, par la construction d’une marque employeur forte adossée à de vraies valeurs, par la promotion de l’ascenseur social que porte notre modèle. Tous et chacun individuellement, il nous faut faire savoir au plus grand nombre l’épanouissement professionnel que nos futurs collaborateurs pourront trouver au sein de nos entreprises coopératives.
Alexandra Bouthelier, déléguée générale de la FCA